« Les Rencontres pour le Pastoralisme et le Développement Durable » - RPDD


Rédigé le Jeudi 30 Avril 2015 à 09:16 | Lu 570 fois



Les enjeux du projet
Le pastoralisme : un élevage qui produit des richesses et préserve les milieux de vie
Longtemps stigmatisé, le pastoralisme suscite un nouvel intérêt de la part des professions de l‘agriculture, des institutions publiques, de la recherche et des élus locaux. La confusion, longtemps présente dans les esprits, entre les élevages pastoraux traditionnels respectueux des milieux et la possession non maîtrisée des troupeaux s’estompe. Loin de se réduire à la seule possession d’animaux, le pastoralisme doit en effet être appréhendé comme une combinaison maîtrisée d’un territoire, d’une race, de savoir faire d’élevage et de produits dûment identifiés à laquelle doit correspondre des consommateurs éclairés.
A cette condition, le pastoralisme répond en de nombreux points aux enjeux socioéconomiques, environnementaux et culturels de la Corse. L’élevage pastoral est créateur d’emplois et de richesses locales par la valorisation des espaces littoraux comme montagnards. Il contribue à donner une identité positive aux territoires, il participe au développement d’autres activités comme le commerce et le tourisme. Sa portée patrimoniale est évidente, le pastoralisme et ses composantes prennent leurs racines aux origines mêmes de l’identité villageoise. Concernant les milieux de vie, les activités pastorales participent au maintien de la biodiversité, façonnent les paysages et l’environnement humain, participent à l’identification des territoires et des lieux et plus globalement construisent les milieux de vie des populations rurales et des populations citadines.
En ce sens, le pastoralisme constitue un réservoir de solutions aux problèmes de gestion des espaces que rencontrent les sociétés contemporaines. Les élevages corses valorisent des espaces et des ressources écartés ailleurs des chaines de valorisation (parcours à végétation spontanée, prairiales ou ligneuses, productions fruitières, glands, châtaignes, faines etc.), des savoir faire d’élevage liés à l’utilisation raisonnée des races locales et plus largement un large répertoire de savoirs écologiques (identification, interprétation et utilisation des milieux et des troupeaux). Ces ressources et ses savoirs font de l’activité d’éleveur pastoral un métier à haut niveau de qualification.
Le projet : l’organisation de rencontres avec d’autres régions pastorales
La relance des RPDD est le fruit d’un partenariat actif entre l’association A Fiera di u Casgiu, l’association des producteurs fermiers Casgiu Casanu et le G.A.L. Centru di Corsica.
Le projet des Rencontres est de créer un espace d’échange régulier réservé aux activités pastorales et à leurs productions dans une perspective de développement durable. L’objectif est de dégager des formes d’élevage alternatives, des modèles et des références pour assurer l’avenir des exploitations et la préservation des milieux.  L’enjeu de la durabilité est entendu au sens large. Il vise la dimension productive des activités et le renouvellement des ressources afin que le pastoralisme sous ses différentes formes, devienne un enjeu prioritaire des politiques publiques régionales du développement et de l’aménagement du territoire.
La relance nécessite de définir voire de réinventer les différentes formes d’élevage en tenant compte à la fois des projets des éleveurs et des mutations à la fois techniques et sociales des conditions d’exercice des métiers (équipement, surveillance des animaux, organisation foncière etc.). Une telle orientation suppose une intégration sans précédent des diverses formes d’élevage aux politiques régionales de développement afin de consacrer l’élevage pastoral comme une activité d’intérêt public.
Un tel projet suppose de connaître et de se nourrir de l’expérience d’autres régions pastorales. L’association A Fiera di u Casgiu invitera cette année encore une délégation d’éleveurs béarnais et basques afin de poursuivre et de consolider les échanges antérieurs. Ces régions ont en commun avec la Corse de faire face à des dynamiques régressives des systèmes d’élevage et des zones pastorales.
Venacu, u 13 di marzu 2015
Per l’assocciu a fiera di u casgiu
 Jean Michel Sorba