Un des grands problèmes sociaux du XXIe siècle est d’apprécier comment une société peut garder une spécificité, une identité, et des racines dans un monde qui de plus en plus privilégie la généralité, la globalité, la superficialité et, déjà, la mondialisation !
Ainsi, partout dans le monde, les cultures locales et la richesse patrimoniale sont en danger face à la grande marche de la modernité. En Corse, on voit les efforts concrets et courageux pour résister à ce « danger » ; par exemple, la valorisation du savoir faire traditionnel et des produits corses, l’effort pour revivifier l’intérieur de l’île, les villages et la vie rurale. Comme anthropologue, c’est cette démarche qui m’intéresse : la volonté des gens, leurs actions concrètes, les défis, et, parfois, les succès. Il est évident qu’il y a quelque chose à apprendre de l’expérience corse dans toute sa complexité.
Depuis quatre mois, j’ai parlé avec les gens qui vivent en face du problème de désertification du village. J’ai rencontré les artisans
et agriculteurs corses avec qui j’ai parlé de leurs efforts pour garder la qualité des produits corses. J’ai assisté à des réunions et des
conférences des associations locales qui débattent, même au niveau administratif, sur les challenges qui se posent pour préserver
la qualité d’une vie rurale.
J’ai appris que la spécificité d’une culture surpasse les produits empiriques que l’on peut, par exemple, collecter et mettre dans
un musée.
La spécificité d’une culture concerne également un esprit, une vision de la vie, et des valeurs. Ces choses, plus abstraites,
sont difficiles à « captiver ». J’ai compris que pour vraiment comprendre le désir de préserver la vie rurale et villageoise, il faut
comprendre plusieurs aspects de la société. Donc, maintenant, je me tourne vers les témoignages et la mémoire, pour essayer de
comprendre ces aspects plus subtils et nuancés. _
Ainsi, partout dans le monde, les cultures locales et la richesse patrimoniale sont en danger face à la grande marche de la modernité.